Mohammed Abd Alwasi

Mohammed Abd Alwassi est un artiste irakien dont le travail en performance explore les traumatismes collectifs et personnels causés par la guerre, la faim, et la violence identitaire. Formé aux Beaux-Arts de Babylone, il utilise le corps, les objets quotidiens, les réseaux sociaux et la mémoire individuelle comme matières premières d’un art profondément engagé.
Ses œuvres, souvent brutales et sans concession, visent à transformer les éléments de la vie quotidienne – qu’ils soient liés à la culture, à l’identité ou au passé – en actes symboliques de résistance. Refusant toute esthétisation du traumatisme, il conçoit la performance comme un outil anthropologique : un moyen de penser, d'interroger, de porter témoignage.
Sa première œuvre marquante, Food Table on My House Roof (2015), mêlait souvenirs de famine infantile et violences contemporaines à travers une mise en scène poignante de plats de balles et de pain ligoté avec du fil barbelé. Depuis, il développe une œuvre où l’action artistique devient un cri, une alerte, un miroir tendu à une société irakienne confrontée à l’absurde et au tragique de son histoire récente.

 

Formation

• 2016 – Master en Arts plastiques (Département de peinture), Collège des Beaux-Arts, Université de Babylone, Irak

• 2012 – Licence en Arts plastiques, Collège des Beaux-Arts, Université de Babylone, Irak

• 2007–2008 – Études en Arts plastiques, Collège des Beaux-Arts, Université de Babylone, Irak

 

Performances collectives

• 2016 – Al Karadah, performance collective, Bagdad, Ira

• 2016 – Massacre Every Day, en collaboration avec l’artiste Mohammad Al Maamoory, Babylone, Irak

 

Performances individuelles

• 2016 – Car Bomb, performance, Babylone, Irak

• 2015 – Food Table on My House Roof, performance sur le toit de sa maison, Babylone, Irak

 

Publications

• 2015 – Composite Shapes in the Modern Painting, publié par Dar Al Radwan, Amman, Jordanie

 

"L'art comme mémoire, résistance et archéologie culturelle" exposition à Paris 2025

 

Mohamed Abdul Wasi est un plasticien pluridisciplinaire dont l'œuvre s'égare en dessin et en art performance dans les cicatrices profondes laissées par la guerre, l'exil et le sentiment de perte d'identité. Issu d'un master en arts plastiques, il se prépare depuis plus d'une décennie une œuvre engagée dans laquelle le corps se met au service de la mémoire et de la dénonciation. Avec son exposition, sa nouvelle série présentée à Paris, Mohamed prend un tournant d'ordre conceptuel et artistique. Il y introduit une nouvelle technique de peinture, non pas basée sur le pinceau mais sur un mouvement de « traction » de couleur, épais et texturé. Les compositions sont construites par d'immenses espaces uni, un horizon dur et un héros diminutif, presque effacé, comme écrasé par la taille de l'arrière-plan. Cette mise en scène donne vie à une méditation sur la vulnérabilité de l'individu face à l'histoire, à la mémoire collective et à la violence étatique. Il y a une référence dans chaque œuvre à des symboles archaïques ou contemporains, choisis pour leur pouvoir de résonance avec l'inconscient collectif irakien. Ces éléments sont transformés en déclencheurs de mémoire, fragments d’un récit national fracturé, mais vivant.